Présentation

L’épidémie de la maladie à virus Ebola qui a sévi en Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 a réaffirmé l’impérieuse nécessité de renforcer les systèmes nationaux de surveillance des maladies et d’assurer la collaboration entre les pays en vue d'une détection précoce des épidémies et d'une réponse rapide et efficace afin de minimiser les pertes en vies humaines et les coûts y relatifs. La Banque mondiale, à travers le Projet régional pour le Renforcement des Systèmes de Surveillance des maladies (REDISSE), appuie les pays pour leur permettre de faire face aux éventuelles épidémies et urgences sanitaires.

 Le projet contribue à la mise en œuvre du Règlement Sanitaire International (RSI 2005), de la SIMR (Surveillance Intégrée des Maladies et de Riposte) et des normes internationales de l’OIE (Organisation Mondiale de Santé Animale), du GHSA, de l’Accord de Paris sur le climat (COP) et de la promotion d’une approche « One Health, Une seule santé ».

Le Projet REDISSE complète d’autres initiatives de la Banque mondiale pour atteindre la couverture universelle de santé (HHC) incluse dans les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030

 Afin d’assurer l'opérationnalisation de l'approche régionale à travers l'action collective et la collaboration transfrontalière qui sont essentielles et qui sont mises en exergue tout au long du projet : (i) le projet appuiera les efforts des pays en matière d’harmonisation des politiques et des procédures ; (ii) les pays seront en mesure de réaliser une planification, une mise en œuvre et une évaluation de façon conjointe des activités transfrontalières du programme  aux niveaux régional, national et du district, et ; (iii) le projet fera la promotion  du partage des ressources spécialisées à coût élevé telles que les laboratoires de référence et les centres de formation, les produits d'accès facile ; ce qui permettra de minimiser les effets de ces épidémies aux  niveaux national, régional et mondial.

Le programme REDISSE couvre actuellement 16 pays de l’Afrique centrale et de l’ouest, par phase de cinq ans de 2016 à 2024. La première phase couvre trois pays à savoir la Guinée, le Sénégal et la Sierra-Léone ; la seconde phase, quatre pays que sont le Nigéria, la Guinée-Bissau, le Libéria et le Togo ; la troisième phase quatre pays à savoir le Bénin, le Mali, le Niger et la Mauritanie et la quatrième phase concerne cinq pays que sont l’Angola, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Tchad.

Il est en lien avec l'engagement pris par la communauté mondiale de soutenir les États membres de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans le but de (i) renforcer les capacités intersectorielles au plan national et au plan régional en matière de surveillance collaborative des maladies et la préparation aux épidémies en Afrique de l'Ouest en jugulant les faiblesses des systèmes sanitaires humain et animal qui entravent la surveillance et riposte efficaces des maladies ; et (ii) en cas de crise sanitaire ou d'une situation d’ urgence éligible, permettre d’apporter une réponse immédiate et efficace à ladite situation de crise. Il est prévu qu’à l’issue de la revue à mi-parcours, des recommandations clés soient formulées pour être appliquées à l’ensemble des projets du programme.

 L’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) assure la coordination régionale ainsi que la mise en œuvre d'activités spécifiques d’envergure régionales et la supervision quotidienne du programme REDISSE en Afrique de l’Ouest.

 Au Mali et dans l’optique du « One Health », le Projet REDISSE III est mis en œuvre par un consortium de programmes et divisions compétents relevant des ministères de la santé et du développement Social, de l'agriculture de l'élevage et de la pêche ainsi que du ministère de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable.

Plusieurs autres organisations et institutions sous régionales et internationales interviennent dans la mise en œuvre du projet dans des domaines relevant de leurs compétences respectives avérées et reconnues au niveau international. Il s’agit de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les questions relatives à la surveillance intégrée des maladies et la riposte (SMIR) et à la règlementation sanitaire internationale (RSI) ; l’Organisation Internationale de la Santé Animale (OIE) et le Centre Régional de la Santé animale (CRSA) pour les questions relatives aux zoonoses et à la santé animale en général ;  le Centre de Coopération Internationale pour la Santé et le Développement (CCISD) en ce qui concerne la mise en place et le renforcement des capacités des centres de surveillance épidémiologique ; la Fondation Mérieux pour les questions relatives au renforcement des capacités des laboratoires de districts.

 MONTANT DE FINANCEMENT

Le montant total du Projet est de 30 millions de Dollars US, soit environ 16 080 000 000 FCFA.

 DATE D’APPROBATION

L’Accord de financement a été signé entre la Banque mondiale et le Gouvernement du Mali le 13 Mai 2018. Le projet est entré en vigueur le 04 Octobre 2018 et la date de clôture fixée au 31 Mars 2024.

 Une Unité de Coordination du Projet (UCP), placée au sein du Ministère de la Santé et du Développement Social (Point focal de l’exécution globale du Projet), assure la gestion et la coordination de la supervision quotidienne des activités du Projet au Mali. Le pilotage du Projet est assuré par le Comité technique de Coordination multisectorielle, un des organes de la Plateforme Nationale « Une Seule Santé » au Mali créée par Décret n° 2018-0369/PM-RM du 12/04/2018 et placée sous l’autorité du Premier ministre.

OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET (ODP)

Les objectifs du REDISSE III sont les suivants : (i) renforcer la capacité intersectorielle nationale et régionale pour assurer une meilleure collaboration en matière de surveillance des maladies et de préparation aux épidémies en Afrique de l'Ouest, abordant par là-même les faiblesses systémiques dont souffrent les systèmes de santé animale et humaine et qui entravent l'efficacité de la surveillance et de la réponse aux maladies ; (ii) en cas de crise ou d'urgence éligible[1], fournir une réponse immédiate et efficace à ladite crise ou urgence éligible. Le Projet abordera les faiblesses systémiques dont souffrent les systèmes de santé animale et humaine et qui entravent l'efficacité de la surveillance et de la réponse aux maladies. Le projet comprendra également une composante d'intervention d'urgence contingente (CERC) pour améliorer la capacité de réaction du gouvernement en cas d'urgence, conformément aux procédures régies par le paragraphe 13 de la PO 10.00 (Financement des projets d'investissement), qui permet la prise en charge de la prévention et de la préparation aux catastrophes et des activités de renforcement des capacités par un projet autonome assorti d'une composante de financement conditionnel, par le biais d'un CERC sous réserve des exigences de la politique exceptionnelle énoncées au paragraphe 12 de l'OP 10.00.

BÉNÉFICIAIRES DU PROJET :

Le bénéficiaire principal du projet REDISSE est l'ensemble de la population des pays de la CEDEAO.

 Le projet REDISSE III comprend cinq (5) composantes :

Composante 1 : Amélioration du système de surveillance et d’information sanitaire

Les systèmes de surveillance et d’information représentent la composante phare du projet REDISSE, en plus, il aidera au renforcement des systèmes nationaux de surveillance, à l’alerte, à la notification ainsi qu’à la réactivité des différents échelons des pyramides sanitaires humaine et animale. La composante 1 mettra en évidence les efforts nationaux et régionaux de surveillance des maladies à potentiel épidémique (y compris les maladies émergentes, re-émergentes et endémiques et la notification à temps réel des urgences de santé publique humaine et animale conformément au RSI (Règlement sanitaire Internationale) et au code sanitaire des animaux terrestres de l’OIE. Grace à la sensibilité et la spécificité de cette composante résultant des détections passive, active et semi active correctes des cas (nouveaux et anciens) et d’une confirmation au laboratoire, des interventions adéquates seront conduites réduisant les flambées épidémiques des maladies au sein des populations à risque dans les différents échelons des systèmes de santé humain et animal.

Composante 2 : Renforcement des capacités des laboratoires

La deuxième composante consiste en l'identification et/ou la mise en place de réseaux de laboratoires (publics ou privés) de santé publique et de santé animale efficaces, de haute qualité et accessibles, pour le diagnostic des maladies infectieuses humaines et animales. Pour ce faire il est nécessaire de mettre en place une plateforme de réseaux nationaux régionaux pour améliorer la collaboration en matière de recherche en laboratoire.

Tirant des enseignements de l’évaluation externe du RSI 2005, de l’évaluation PVS (Performance des services vétérinaire en 2005, de l’analyse situationnelle des laboratoires de biologie médicale au Mali faite par l’INSP en 2012 et de l’évaluation des systèmes de surveillances en santé humaine et animale faite par IMC en 2016), il est nécessaire de mettre en place un réseau intégré des laboratoires. Ledit réseau contribuera à renforcer les capacités des laboratoires nationaux de santé publique et de santé animale, notamment dans les domaines du transport sécurisé des échantillons, du dépistage, du diagnostic des maladies infectieuses prioritaires humaines et animales. Il garantira la fiabilité des résultats et la qualité de la prestation offerte par les laboratoires à travers le processus d’accréditation.

Par ailleurs il permettra d’identifier les zones à risque en procédant à un meilleur suivi des vecteurs responsables de la transmission des agents étiologiques des maladies émergentes et mettra à disposition des tests de diagnostic validés, fiables à coût abordable aux niveaux périphérique et intermédiaire pour la confirmation des maladies à potentiel épidémique.

De même il contribuera à établir la cartographie des zones de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le réseau national des laboratoires du Mali collaborera étroitement avec les autres réseaux des laboratoires des autres pays et centres collaborateurs de l’OMS/ l’OIE/OOAS.

Composante 3 : Préparation et réponse aux urgences

Cette composante apportera un appui aux efforts nationaux et régionaux visant à améliorer les capacités de préparation et de réponse dans le concept « Une Seule Santé » en renforçant les capacités locales, nationales et régionales d’intervention aux cas d’urgence de santé publique imminentes dans le secteur de la santé humaine et animale. La réaction efficace aux menaces de flambées de maladies, en prenant en compte les risques de mortalité entraînés par les catastrophes et les maladies infectieuses.

Les interventions du projet soutiendront le renforcement des capacités nationales et régionales de réaction, garantes d'une intervention rapide lors d'une urgence et, pour le secteur de la santé humaine, de meilleures performances du système de soins de santé à dispenser.

Concernant la prestation de routine des services de santé, cette composante visera à mieux éduquer et préparer les communautés aux flambées de maladies et aux urgences. Dans le cadre des efforts multidisciplinaires et intersectoriels, le développement d'une planification et d'une mise en œuvre conjointe sera poursuivi. Le projet soutiendra également le renforcement des capacités des systèmes nationaux de santé et la hiérarchisation des priorités de redressement après catastrophe, notamment la capacité à intégrer des soins d'urgence axés sur la communauté dans l'ensemble du système de soins de santé.

Composante 4 : Gestion des ressources humaines pour une surveillance efficace des maladies et la préparation aux épidémies

La composante 4 est la coupe transversale des trois autres composantes car les travailleurs de la santé animale et humaine sont les piliers de la surveillance des maladies (Composante 1), des laboratoires (Composante 2) et de la préparation et de l'intervention (Composante 3). Cette composante vise à renforcer les capacités des ressources humaines de la santé humaines et animales et faciliter une gestion efficace des ressources humaines visant à amener les bonnes personnes possédant les bonnes compétences au bon endroit au bon moment. Cette composante vient donc soutenir le développement de capacités institutionnelles pour la planification et la gestion de la formation continue et diplômante de la main-d'œuvre en tirant parti des structures et des programmes de formation existants dans l'ensemble des pays de la région comme le Programme de formation en épidémiologie à la Faculté de Médecine(FMPOS), le Programme de formation à l'épidémiologie de terrain et de laboratoire (FELTP), le FETP pour le secteur vétérinaire et d'autres programmes de formation du personnel axés sur la réponse à des besoins cruciaux en matière de santé publique et de santé animale.

La composante analysera et s'efforcera d'apporter des réponses à la question de fidélisation, de mobilité du personnel de santé et d'un environnement incitatif au sein duquel évoluent les travailleurs de la santé humaine et animale. Des options viables seront explorées dans ce volet pour assurer la mise en place d'un processus centralisé, coordonné et efficace de rétention d'une main-d'œuvre qualifiée (pour la santé humaine comme pour la santé animale).

Composante 5 : Renforcement des capacités institutionnelles, Gestion du projet, Coordination et Plaidoyer

La Composante 5 porte sur tous les aspects liés à la gestion du projet. Elle comprend les aspects fiduciaires (gestion financière et passation de marchés), le suivi et l'évaluation (S&E), la production et la gestion de savoirs, la communication, et la gestion (renforcement des capacités, suivi et évaluation) des mesures d'atténuation sociales et environnementales. Elle prévoit également l'apport d'un appui institutionnel transversal d'importance cruciale, en visant à satisfaire les besoins de renforcement des capacités et de formation identifiée dans les quatre pays en plus des activités de renforcement des capacités techniques spécifiques entreprises au titre des quatre composantes techniques (y compris une assistance à la gestion de la recherche opérationnelle). En compléments à d’autres projets et initiatives visant à promouvoir l'harmonisation d'un réseau fonctionnel de surveillance et de riposte aux maladies régionales dans la région de la CEDEAO, cette composante apportera un soutien à l'évaluation régulière, externe et indépendante des capacités des systèmes nationaux en matière de santé humaine et animale, par le biais de l'utilisation d'outils de référence (comme le PSV de l'OIE et la JEE) pour identifier les faiblesses et faire un suivi des progrès.

Partenaires et Agences de mise en œuvre

Agences de mise en œuvre :

  • Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGSHP)
  • Cellule de Planification Statistique (CPS)
  • Direction Nationale des Services Vétérinaires (DNSV)
  • Direction Nationale de l’Agriculture (DNA)
  • Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF)
  • Direction Nationale de l’Environnement (DNE)
  • Centre National d’Appui à la Santé Animale (CNASA)
  • Institut National Santé Publique (INSP)
  • Laboratoire National de la Santé (LNS)
  • Laboratoire Central Vétérinaire (LCV)
  • Laboratoire Vétérinaire de Gao (LVG)
  • Direction Générale Protection Civile (DGPC)
  • Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA)
  • Direction Nationale de l’Assainissement du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNACPN)
  • Centre National d’Information, d’Education et de Communication pour la Santé (CNIECS)

Partenaires :

  • CRSA
  • USAID
  • CDC
  • OIE
  • OMS
  • GHSA
  • Universités

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